En direct du plateau de tournage ! Par notre reporter, Mme Labigne-Lemonze
Mercredi dernier, Magali, de la compagnie N’Ouzon Ket a ouvert pour la deuxième semaine consécutive, à la petite troupe de comédiens volontaires du collège Alain le chaleureux au Café des Voyageurs à Lanvéoc.
Les élèves des clubs vidéo et théâtre avaient profité, dès la fin d’une courte pause de pique-nique, d’une timide éclaircie pour tourner quelques scènes d’extérieur sur la pelouse du collège quand une pluie fine et dense s’est chargée de finir le démaquillage de Louise.
« Tenace, le faux sang ! » ont constaté les comédiens avant de migrer vers Lanveoc (A nouveau, grâce à la participation de Mme Lemel, qui s’est gentiment proposé d’accompagner les élèves dans leurs déplacements) .
Après la pluie, la cheminée ! Celle du café des voyageurs s’animait déjà pour nous, d’une lueur douce et chaude à notre arrivée. Parmi les sept élèves présents, tous n’avaient pas été concernés par le précédent tournage. Celles et ceux qui le découvraient ont immédiatement été conquis par le lieu. Tout, de la cheminée au moelleux des coussins en passant par le charme hétéroclite et vintage des objets épars, dans ce décor de pierres apparentes, de bois et de velours semblait parfaitement conçu pour inviter les enfants à quitter dès lors leur statut d’élève…
Et silence, on tourne !
Le travail d’acteur requiert autant de présence que de retenue. Tandis que le personnage s’incarne dans le geste, la tension du corps et l’inflexion de la voix, il faut mettre en veilleuse toutes les tentations dites « parasites ».
Difficile parfois d’oublier qu’on regarde son camarade de classe dans un costume ou une posture si inhabituelle et de ne pas pouffer de rire. Évidemment, et heureusement, il y a les pauses pendant lesquelles la bonne humeur ne se prive pas d’exister. C’est mercredi tout de même !
Lors d’un tournage, il faut aussi beaucoup de patience et de respect de la part de ceux qui ne jouent pas, car la caméra enregistre tout ! Chacun garde bien en tête que le temps sur place pour tout fixer sur la pellicule nous est compté et que la qualité du film dépend de la concentration de tous.
Si ceux qui ont pratiqué le théâtre connaissent en principe bien cette contrainte, ils peuvent néanmoins s’étonner d’enregistrer la même phrase plusieurs fois en différents endroits de la pièce. Et pas du tout dans l’ordre qui s’imposerait sur une scène !
Mais aussi mystérieuses que puissent paraître les consignes de M Peslier, le responsable du club vidéo du collège Alain, nous savons bien qu’elles obéissent au scénario précis et rigoureux qu’il a déjà soigneusement conçu.
Il est arrivé, dans ces moments, qu’une ou un élève du club théâtre, par habitude, m’interroge du regard. "C’est du cinéma, pas du théâtre, ai-je répondu. Autre langage, autre code." Mais je dois avouer ici avoir complètement feint, à ce moment-là, ma posture de prof experte en ce domaine.
Car nous sommes armés de quelques certitudes, c’est vrai. 1) Nous avons consacré ce temps pour nous-mêmes-dans nos fonctions diverses- pour travailler à nous rendre meilleurs. 2) Nous avons consacré ce temps pour apporter notre petite pierre à l’édifice d’un monde meilleur. (Voir article précédent). 3) Les finesses et les astuces du montage de ce nouveau film de M. Peslier ne manqueront pas, comme les deux précédents, de nous méduser.
Mais pour le reste, cher public de demain, nous sommes tout simplement comme vous : nous avons hâte ! Mme Labigne-Lemonze, chroniqueuse.
Et une Invitation au public : le film sera projeté lundi 5 mars dans le très bel espace de la cidrerie de Rozavern lors de la soirée d’inauguration de la semaine FEMMES organisée par la compagnie N’Ouzon Ket.
Au programme également, les capsules théâtrales de la compagnie : « Miroir, mon beau miroir ». face à face pudique entre une femme et son reflet. Entre humour et émotion. Et la chorale du Kador !
