« Sire, il y avait autrefois… »

Shéhérazade, la fille du vizir, supplie le sultan Shariar de l’épouser. Pourtant, ce sultan est extrêmement cruel ! En effet, trahi par sa première épouse et n’ayant plus confiance en aucune femme, il fait exécuter chaque matin celle qu’il avait épouser la veille. Aidée par sa soeur Dinarzade, une complice de choix, Shéhérazade décide de raconter chaque nuit une histoire au sultan. Lorsque le jour se lève, afin d’éviter une mort certaine, elle ménage du suspense et interrompt son histoire sans en lui dévoiler la fin. Le sultan se voit donc contraint de la laisser en vie pour connaître la suite. Les ingrédients de ces histoires sont subtilement choisis par la narratrice dans le but de faire réfléchir le sultan sur ses actes.

C’est ainsi que, par groupe de trois, les 5e 3 et 4 ont rédigé un énième conte des Mille et Une Nuits que Shéhérazade aurait pu raconter au sultan Shariar. Ce travail s’inscrit dans le cadre du programme de français, et du thème "Regarder le monde, inventer des mondes". Les élèves ont notamment eu à travailler la compétence suivante " se relire (vérifications, améliorations, pendant et après l’écriture)". Cette écriture donnera lieu à une lecture expressive afin de préparer la séquence s’articulant autour d’un récit de Chrétien de Troyes, célèbre trouvère du Moyen Age, et de la figure du chevalier courtois, héros médiéval.

Voici quelques extraits des contes inventés par les élèves :

« « Sire, je vais vous raconter une histoire fort étonnante : Jadis, en Inde, vivait une princesse qui se nommait Muntaz. Son père, Dibar, la gâtait tellement qu’elle avait tout ce qu’elle désirait. Elle était donc peu débrouillarde mais elle savait quand même élaborer des plans pour avoir ce qu’elle voulait. Elle et son père, vivaient tout seuls car sa mère était partie et son père refusait toujours de lui raconter pourquoi. »

« Le lendemain, il partit avec vingt matelots en mer. Après plusieurs jours de navigation, lors d’une nuit de brouillard, il vit une énorme ombre en dessous du bâtiment. La créature, plus grande qu’une baleine, sortit des eaux profondes. Mino reconnut la forme d‘un Spiradocus, la fameuse baleine à deux têtes. »

« Kingbad se mit en colère et siffla. Chaque serpent se mit alors à serrer de plus en plus fort. On entendait des os se casser. Drinbad, souffrant, se mit doucement à chantonner et les hommes se sentirent moins comprimés. Il continua alors à chanter. Les serpents étaient presque hypnotisés. Les hommes jetèrent les serpents à la mer, mais Kingbad captura le jeune capitaine Drinbad. Siros, le plus ancien membre d’équipage de Kingbad, supplia son maître de libérer Drinbad : « Kingbad, mon grand maître, pourquoi veux-tu garder cet homme ? Nous l’avons pillé. Si nous le gardons, nous devrons le nourrir ! Je te propose de le libérer et en échange, je me chargerai de faire toutes les tâches ménagères sur le bateau. » Après réflexion, Kingbad accepta : « Tu as raison, il n’a plus rien à m’offrir, ce gringalet. » Lamgbad, l’adjuvant de Kingbad trouvait que la punition n’était pas assez sévère. Il obligea Drinbad à hurler : « Kingbad est le plus fort, c’est le meilleur marin du monde. » Le Roi Marin fut libéré et put poursuivre son voyage. »

« Shéhérazade stoppa son récit en voyant l’astre du jour. Elle fit comme la nuit précédente, elle demanda avec l’aide de sa sœur Dinarzade, au sultan de la laisser vivre une journée de plus pour pouvoir continuer son histoire. »

« Elle déambulait dans le labyrinthe depuis des heures, quand soudain, elle entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna mais ne vit rien puis elle aperçut des volutes de fumées bleues qui tournoyaient. La fumée commençait à former une silhouette de plus en plus distincte. Umalia comprit alors que c’était un djinn. Il avait un air hautain et ne devait pas être bienveillant. La jeune fille s’enfuit en courant. »

« Ainsi, le marchand retrouva ses compagnons. Après un long voyage dans le Sahara, ils arrivèrent à Alger. Depuis leur départ du Caire, de nombreux marchands étaient morts, déshydratés. Dans la ville algérienne, le marchand troqua ses marchandises contre du bois d’ébène, des pierreries, des épices et des étoffes. Une fois riche, il rentra à Téhéran. Il retrouva sa famille et leur raconta ses merveilleuses aventures. Quant à la lampe, il la garda précieusement chez-lui. »